Si on parlait de l'ouverture de la filiale française de Warner ?

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10 janv. 2014

Si on parlait de l'ouverture de la filiale française de Warner ?

C’est en 1958 que tout a commencé pour lui. Coursier chez Polydor puis Directeur Artistique et Responsable de la promotion, Bernard de Bosson découvrira de nombreuses choses y compris ce qu'il ne faut pas faire. Passionné de jazz, il pratique le piano en autodidacte depuis sa plus tendre enfance. La nuit, il joue dans les caves.

En 1966 et suite au conseil avisé d’un ami « Viens ! Tu seras heureux !», il prend la direction du catalogue Atlantic chez Barclay. Soul et Rythm & Blues sont à l'honneur : Otis Redding, Sam & Dave, Wilson Pickett, Aretha Franklin, Percy Sledge ... de quoi rêver ! Imaginez Atlantic (et sa filiale Atco) et Stax entre vos mains ... Ajoutez également The Rascals, Joan Baez, Iron Butterfly, Jimi Hendrix ou encore The New Yardbirds avec Jimmy Page, Robert Plant, John Bonham et John Paul Jones... Bernard restera quatre années à la tête du département "International" et quand on découvre les noms des collections qu'il monte pour faire connaitre le Rythm & Blues aux Français, on a simplement l'impression de l'entendre s'exclamer : "Incroyable", "Formidable" ou encore "Terrible"!

Le premier Février 1971,  à la demande de Nesuhi Ertegün (grand frère d'Ahmet et cofondateur d'Atlantic), il ouvre la filiale française de Warner avec les catalogues Reprise (Sinatra...), Elektra (The Doors...), Atlantic/Stax, puis l'année suivante Asylum (Joni Mitchell...) le tout devenant WEA. C'est au milieu de ces grands noms qu'il fait la rencontre d'artistes qui deviendront de grandes figures de la chanson française. Car en plus de commercialiser les catalogues maison, il produit et deviendra un des plus ardents protecteurs de la chanson française :  Michel Berger et Daniel Balavoine, comme il dit, l'ont rendu « moins lâche »; pour Véronique Sanson, il a été intraitable avec son équipe « si on ne la signe pas, je vous tue »; pour Michel Jonasz, il fera passer la musique avant les résultats à court terme.

À la fin des années 80, "le métier a commencé à crever. Les vrais allumés de musique ont été mis sur la touche". Le pouvoir n'est plus aux créatifs et Warner se sépare de Bernard de Bosson.
Mais ses actions pour la musique ne s’arrêteront jamais. Il est sur tous les fronts et saisit toutes les occasions pour communiquer et agir.  Président du SNEP, fondateur de l’UPFI, producteur et éditeur de musique, défenseur des disquaires et plus globalement des distributeurs de loisirs culturels, Président d’honneur des Victoires du Jazz. Il ne manque pas un combat dès lors qu'il le trouve juste.

Il y a quelques années, Philippe Person présente Bernard de Bosson à Paul Bessone. Depuis, il intervient régulièrement auprès des étudiants de l'IMM.

Pour débuter 2014, les étudiants ont passé plusieurs heures avec Bernard et posé de nombreuses questions. Voici seulement deux extraits de ses réponses. Un régal !
« L’important, c’est la continuité ! Je suis d’un optimisme délirant »,
« Croyez-y les mecs ! On vomit la méfiance mais on doit utiliser la vigilance. Ayez confiance en vous, croyez à ce que vous faites ».

... Et comme l'écrira ensuite Mathilde (étudiante en 1ère Année) : "une intervention riche en émotions et pleine d’espoir pour nos futures carrières".

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